Route du Sougey
01340 Montrevel-en-Bresse
Tél. : 06 41 41 54 05
Bâtiment rectangulaire de trente deux mètres de long sur onze mètres de large, il est composé d’une partie plus ancienne dominée par une cheminée sarrasine.
Cette base ancienne est conforme à la structure traditionnelle d’une grande habitation paysanne avec une pièce principale appelée » maison » de 40 m², trois pièces annexes plus petites, juxtaposées dans la longueur du bâtiment et une cave, ce qui n’est pas des plus fréquents en Bresse.
Concernant les pièces annexes : l’une, la chambre du poêle, sert de repli pendant l’hiver ; l’autre sert de chambre à coucher pour le maître de maison ou pour ses filles, ses garçons couchant généralement à l’étable, au grenier ou dans la grange, avec les domestiques. La troisième pièce appelée ‘le lévier ‘ est utilisée pour la préparation et la conservation des produits laitiers et de certains aliments.
Cette pièce principale de l’habitation est la plus grande du logis. Sombre, elle est néanmoins animée et réchauffée par le vaste foyer de la cheminée sarrasine aux dimensions imposantes de trois mètres sur trois. Son foyer est creusé à même le sol en terre battue ; la fumée s’en échappe librement par le conduit de forme pyramidale qui prend appui sur les solives du plafond, traverse le grenier et se termine hors du toit par une mitre remarquablement façonnée.
Cette pièce fait essentiellement office de salle de réception et la maisonnée qui pouvait être nombreuse avec les valets, les bergers et les bonnes, s’y retrouvait pour de longues veillées au coin du feu. Les membres des familles voisines étaient souvent bien accueillis mais la convivialité, même si elle était effective, n’était pas le mobile principal de ces veillées.
Celles-ci avaient pour but premier la continuité du travail de la ferme dans toute sa diversité ; il était important que les choses soient ainsi et que deux à trois familles se réunissent pour égrainer le maïs, peler les grains de courges nécessaires à la fabrication de l’huile ou encore filer le chanvre qui permettait de fabriquer la toile, les habits, les filets, les lacets et plein d’autres éléments de la vie quotidienne.
La maison du Sougey en Bresse pouvait être aussi le théâtre d’importantes négociations dont celle hautement ritualisée de la demande en mariage. Lorsque le chef de la maisonnée invitait le prétendant à y pénétrer et à venir s’asseoir à ses côtés sur « l’archebanc », alors ce dernier avait tout lieu d’être rassuré sur la tournure qu’allait prendre les événements. Ainsi, les « courtisailles » entre les deux jeunes gens pouvaient commencer. Elles se terminaient longtemps après chez le notaire, par les « accordailles ».
Concernant le mobilier, jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, il sera des plus rudimentaires avec une longue table de chêne accompagnée de deux bancs sans dossier. Le traditionnel « archebanc », siège à haut dossier paré de deux coffres sur les côtés, est placé devant le foyer contre le mur de refend. Seuls les personnages importants de la maisonnée, dont les anciens, avaient le droit de s’y asseoir.
Par la suite, au cours du XIXème siècle, ce mobilier utile mais aussi exposé au regard du visiteur, s’est étoffé et enjolivé en même temps, avec l’apport d’armoires, d’un vaisselier et d’une horloge violonnée. Autant d’éléments qui traduisaient une amélioration significative du niveau de vie dans le monde paysan, en Bresse comme ailleurs. Ces meubles étaient d’autant plus indispensables que les murs en pans de bois et torchis ne favorisaient pas l’aménagement de placards. La beauté de leur style tient essentiellement à l’opposition des bois entre d’un côté le corps des meubles fait avec des essences foncées et solides (chêne, poirier, noyer) et de l’autre les panneaux en loupe d’orme ou de frêne que l’on trouvait en quantité dans le bocage environnant.
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